Imaginons que vous preniez l’avion pour vous rendre à une destination rêvée, à une dizaine d’heures de chez vous. Une fois arrivé à l’aéroport, aucune trace de vos bagages… et pas (ou peu) de solution donnée pour vous équiper à nouveau, même du strict minimum. Une situation d’autant plus anxiogène si vous ne pratiquez pas la langue du pays, si vous voyagez en fauteuil roulant ou si l’enfant qui vous accompagne a un régime alimentaire spécifique. Des expériences vécues par Armelle Feumba, qui ont mené à la création de 100bagages, avec son père Joseph.
Une aventure personnelle, familiale et entrepreneuriale
Le projet de créer son entreprise s’est nourri de ces moments : « je suis restée pendant deux jours sans assistance à Cayenne, alors que je sortais d’une opération à la jambe. J’ai fini par trouver un fauteuil roulant à un prix exorbitant par mes propres moyens — j’avais pourtant contacté ma compagnie aérienne, plusieurs fois… mais aucune information ne m’a été transmise. »
Armelle Feumba est juriste, son père assureur depuis 25 ans. « L’idée de proposer une solution à ce type de problèmes m’est restée en tête. Avec mon père, nous nous sommes renseignés. Avec ses compétences et les miennes, nous savions à quelles portes frapper », se souvient Armelle.
En 2019, 100bagages prend forme. « Nous avons mené une étude de marché, contacté des agences de voyages et interrogé des personnes qui avaient vécu cette expérience. » Un travail qui leur a permis d’affiner leur offre : « nous pensions déployer un service de location de vêtements à l’arrivée. Pour finalement opter pour une solution numérique qui ferait office d’agent d’escale. »
Un service « win-win » pour toutes les parties prenantes
100bagages s’adresse tant aux professionnels du tourisme (compagnies aériennes et agences de voyages notamment) qu’aux particuliers. C’est toute la force de cette solution, qui se concrétisera par le développement d’une application mobile. D’un côté, 100bagages facilitera la déclaration de la perte des valises du voyageur, qui pourra ensuite estimer le montant pris en charge par ses différentes assurances (voyage, carte de crédit, habitation…). « Ils pourront évaluer leur budget, en fonction du remboursement garanti. Nous réaliserons toutes les démarches nécessaires. » Des contacts seront enfin proposés pour répondre aux requêtes spécifiques.
100bagages est aussi un allié précieux pour les professionnels : il apporte une solution à un problème qui n’est pour le moment pas adressé sur le marché, tout en offrant une meilleure expérience client aux voyageurs. À l’heure de l’expérientiel, 100bagages est une nouvelle carte à jouer pour ces professionnels du tourisme — déjà approchés par Armelle Feumba. Et les retours sont très positifs !
StartMeUp, pour élargir le champ des possibles
« Le programme StartMeUp by Le Poool m’a apporté ce qui me manquait : l’approche globale sur tous les sujets stratégiques, le partage d’expérience d’entrepreneurs qui ont réussi ou échoué », note Armelle Feumba. « Mais aussi une vision plus large sur notre marché. Dès le début, on nous a poussés à vérifier nos hypothèses, à challenger nos convictions sur le terrain, et à ne pas se limiter. » Ainsi, 100bagages a étoffé ses cibles avec celle des voyageurs d’affaires, exclue de prime abord. « Nous pensions que ce public était habitué et a priori peu intéressé par notre application. Pourtant, grâce à ces conseils, j’ai pu entrer en contact avec une grande agence internationale, avec qui nous travaillerons sans doute. » Elle ajoute : « j’ai aussi appris à mieux identifier mes concurrents, notamment indirects. Et à les rencontrer pour trouver des pistes de partenariat, plutôt que de concurrence frontale à venir. »
La suite ? Les tests utilisateurs sur une première version de l’application, qui devrait sortir avant les évènements sportifs mondiaux — la coupe du monde de Rugby en 2023, ou les JO en 2024… et c’est déjà demain !