Après sa récente levée de fond, la startup Check & Visit est en plein décollage. Récit par Thibault Le Treut, entrepreneur dans l’âme, à la fois pragmatique et visionnaire.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis breton d’origine : même si j’ai beaucoup voyagé, la Bretagne est mon port d’attache. Après mon cursus en école de commerce, j’ai rapidement été embauché en tant que chargé de marketing digital, pour devenir ensuite responsable marketing. Puis j’ai cofondé Check & Visit en juin 2018 avec mon associé. Nous sommes aujourd’hui 85 collaborateurs, aux côtés des 350 checkers indépendants dans toute la France, avec de belles perspectives de développement dans les mois à venir.
Qu’est-ce qui t’a donné envie d’entreprendre ?
Je crois que j’ai ça en moi, depuis toujours. J’ai créé ma première entreprise à 15 ans — un site de vente en ligne. Puis j’ai organisé des soirées thématiques, et un festival de musique dans ma ville natale, à Fougères. C’est pour moi une forme de liberté : monter un projet, partir de zéro, gagner moi-même mon argent, et explorer les nouvelles technologies. La curiosité et le dépassement de soi sont mes moteurs dans tout ce que je fais. Avec toujours cette envie de répondre aux besoins du marché, et non l’inverse.
Check & Visit s’inscrit dans le prolongement de cette approche, nourrie d’un constat : quand j’étais à l’étranger, je ne trouvais pas de solution adaptée à mes attentes pour gérer les biens immobiliers de ma famille. Nous avons ainsi conçu une offre, qui ne cesse d’évoluer.
Que propose Check & Visit ?
À l’origine, nous nous sommes positionnés sur deux axes : la gestion des états des lieux, et la visite virtuelle des biens, le tout à distance. Très vite, nous avons étoffé notre offre pour aider les gestionnaires d’actifs à monitorer leur bien à distance, au travers d’un jumeau numérique — c’est-à-dire une version digitalisée de chaque maison, de chaque appartement.
Le principe est simple : après avoir numérisé en 3D le bien, les différentes parties prenantes (locataires, bailleurs, artisans, syndics…) peuvent enrichir ces données. De l’isolation thermique aux dégâts ou incidents survenus, la vie du bien immobilier est fidèlement retranscrite sur notre plateforme.
Parce que notre solution se veut objective, et exploitable tant au niveau micro (un appartement) que macro (un parc immobilier dans son ensemble), nous avons déployé notre intelligence artificielle qui exploite ces données pour accompagner les gestionnaires au quotidien. Check & Visit devient en somme un outil d’aide à la décision, notamment pour répondre aux enjeux de rénovation et de performance énergétique.
À quel stade de développement Le Poool t’a donné un coup de pouce ? En quoi cela t’a permis d’accélérer ton business ?
Le Poool est un formidable activateur de réseau. Nous avons participé à une précédente édition de Startup on the beach, et tissé des liens avec des acteurs de l’écosystème rennais qui nous éclairent dans le développement de notre entreprise.
Pourquoi avoir choisi Rennes pour t’installer ?
Essentiellement parce que je suis attaché à ce territoire : j’ai grandi à Fougères et j’ai fait mes études supérieures à Rennes. La métropole rennaise est attractive, tant en termes de qualité de vie qu’en talents dans nos métiers.
L’actu du moment pour Check & Visit ?
Après notre levée de fonds de 12,5 millions d’euros, qui nous permet d’avoir les moyens de nos ambitions, notre enjeu du moment est le lancement de notre jumeau numérique. Nous sommes prêts à le déployer, et à le tester avec toutes les entreprises curieuses de cette avancée technologique. Notre solution sera commercialisée d’ici début 2024.
Que signifie l’innovation vertueuse pour Check & Visit et quelles sont vos actions en ce sens ?
Depuis le début de notre aventure, nous avons choisi de limiter notre impact environnemental. Si nous nous sommes engagés à planter un arbre tous les deux états des lieux réalisés avec Check & Visit (soit plus de 18 000 arbres à ce jour), nous avons pour vocation d’aider les gestionnaires immobiliers, à partir de données fiables et transparentes, dans la rénovation énergétique de leur patrimoine. C’est, je crois, un élément de réponse à apporter, dans le contexte d’urgence environnementale que nous connaissons.
Enfin, quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui veut se lancer ?
De commencer le plus vite possible et de se confronter au marché. Beaucoup de porteurs de projets conçoivent leur solution en antichambre, à partir de l’idée qu’ils se font du besoin — au risque de se lancer trop tôt ou trop tard. Mieux vaut être moins exigeant sur le design ou l’envergure du service proposé pour avoir du feedback, comprendre les enjeux et adapter son offre en conséquence.