Famileo est une belle histoire initiée il y a 8 ans par deux co-fondateurs bretons, Armel de Lesquen et Tanguy de Gélis. Sa promesse : renforcer les liens familiaux entre générations, tout en combinant digital et papier. La suite nous est racontée par Tanguy de Gélis.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 42 ans, je suis Malouin et j’ai 4 enfants. Avant de créer Famileo avec Armel de Lesquen en 2014, j’ai tout d’abord travaillé dans la finance pour ensuite migrer vers des fonctions opérationnelles au sein du Groupe Roullier.
Qu’est-ce qui t’a donné envie d’entreprendre ?
J’ai toujours baigné dans l’entrepreneuriat avec mes parents, qui ont créé une entreprise spécialisée dans la literie. J’ai été bercé par l’esprit d’entreprendre, leur quotidien, leur indépendance. Même si je n’avais pas forcément l’ambition de fonder ma propre entreprise au début de ma carrière professionnelle, j’ai été inspiré par mon contexte familial quand j’ai décidé de me lancer.
Plus tard, j’ai co-dirigé une entreprise du Groupe Roullier, et j’ai pu mesurer la richesse de cette expérience, qui m’a donné envie d’aller plus loin. Et puis, suite à une histoire personnelle, l’idée de Famileo est arrivée. J’en ai parlé autour de moi, et j’ai été encouragé. C’est aussi à ce moment que j’ai rencontré mon futur associé, Armel. Bref, un alignement des planètes entre mon vécu, mon parcours et les circonstances, qui m’ont fait sauter le pas en 2014.
Que propose Famileo ?
L’idée de Famileo est née d’un constat personnel : mes cousins et moi échangions très régulièrement sur WhatsApp, et nous souhaitions que notre grand-mère participe à ce groupe de discussion pour prendre des nouvelles et en donner. Nous lui avons donc offert une tablette… qui a fini rangée au fond d’un tiroir. Ma grand-mère m’avoue alors qu’elle n’est pas à l’aise avec cet outil, et même qu’elle regrette de ne plus lire nos lettres et nos cartes postales. La graine a germé pour aboutir à Famileo, une solution au carrefour de ces deux usages, web et print, pour dynamiser les échanges familiaux entre enfants, petits-enfants et grands-parents.
Le principe est simple : les enfants et petits-enfants partagent régulièrement des nouvelles sur notre application mobile, et les grands-parents reçoivent dans leur boite aux lettres une gazette papier à la fréquence choisie — en général tous les mois. Notre solution mêle ces deux médias, qui à mon sens sont plus complémentaires qu’ils ne s’opposent, pour entretenir les liens familiaux entre ultra connectés et amoureux du papier. C’est, je crois, un très beau support de communication intergénérationnel, et un beau cadeau pour les grands-parents. D’ailleurs, nous travaillons tant avec les particuliers qu’avec les maisons de retraite qui ont été nos premiers clients.
Au fil des années, nous avons ajouté de nouvelles fonctionnalités à l’application de Famileo : montage photo, cagnotte familiale ou même édition d’un recueil de toutes les gazettes de l’année.
Aujourd’hui, 200 000 grands-parents lisent nos gazettes envoyées par 1,2 million d’enfants et de petits-enfants. Des gazettes imprimées par notre (super) partenaire Handirect, une entreprise adaptée qui emploie des personnes en situation de handicap.
À quel stade de développement Le Poool t’a-t-il donné un coup de pouce ? En quoi cela t’a-t-il permis d’accélérer ton business ?
Dès le début ! Nous avons été accompagnés par Rennes Atalante, devenu Le Poool. Nous y avons rencontré Michel Gad, avec qui nous avons gardé des liens forts. Il nous a rassurés sur la viabilité de notre idée, et conseillés sur les étapes clés de notre entreprise. Il nous a mis en relation avec les bons interlocuteurs sur le territoire, pour tester notre solution jusqu’à la recherche de financements. Aujourd’hui, nous essayons de renvoyer l’ascenseur en partageant notre vécu auprès de porteurs de projets accompagnés à leur tour par Le Poool. Des moments précieux pour nous, car nous ne cessons d’apprendre et de grandir au contact de ces entrepreneurs.
Pourquoi avoir choisi Saint-Malo pour t’installer ?
Parce que nous sommes, Armel et moi, très attachés à la Bretagne. Nous avons aussi décidé de rester à Saint-Malo pour la qualité et le cadre de vie, pour nous comme pour nos collaborateurs. Et puis, la Bretagne est riche d’un terreau d’acteurs engagés pour accompagner et aiguiller les entreprises du territoire. Des arguments de poids !
L’actu du moment pour Famileo ?
Nous venons de signer un partenariat avec le groupe M6 pour bénéficier d’une visibilité nationale sur ce média, et développer Famileo. Nous sommes aujourd’hui une cinquantaine de collaborateurs dans toute la France, mais aussi en Europe : 3 personnes sont installées à Barcelone, pendant que d’autres préparent notre déploiement sur le marché britannique. Nous ouvrirons bientôt un bureau aux États-Unis, un pays avec lequel nous travaillons déjà. Armel partira d’ailleurs dans quelques mois à Washington pour y rester un an. De belles perspectives pour Famileo et notre équipe !
Que signifie l’innovation vertueuse pour Famileo et quelles sont vos actions en ce sens ?
L’idée même de Famileo s’inscrit dans ce que je crois être l’innovation vertueuse : offrir un nouveau service qui consolide les liens familiaux, dans le respect des usages de chacun. Nous participons humblement à créer des moments de bonheur au sein des familles, et elles nous le disent.
Nous avons aussi à cœur d’œuvrer aux côtés d’acteurs vertueux, comme Handirect, avec qui nous partageons les mêmes valeurs. Leur travail est ultra qualitatif et fiable, et nous sommes fiers de ce partenariat qui apporte du sens tant pour notre entreprise que pour la société.
Enfin, quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui veut se lancer ?
Testez votre projet, allez sur le terrain, rencontrez vos futurs clients et utilisateurs. Les feedbacks sont précieux pour valider l’idée de départ, la faire grandir et embarquer d’autres personnes dans l’aventure. Une démarche qui a été la colonne vertébrale de Famileo à ses débuts, et que nous continuons d’enrichir aujourd’hui.