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Success Story : Mathieu Desoubeaux, CEO d’Imatag

05 janvier 2023

La protection du droit d’auteur et le monitoring des réutilisations en chaîne de visuels sont des enjeux forts sur le web, dont s’est emparé Imatag en 2015. Récit par Mathieu Desoubeaux, cofondateur de la startup rennaise.

Success Story : Mathieu Desoubeaux, CEO d’Imatag
Mathieu Desoubeaux, CEO d’Imatag

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Avant de créer Imatag, j’ai fait une thèse CIFRE dans la division de protection des contenus audiovisuels d’Orange Labs à la fin de mon parcours d’ingénieur à l’INRIA de Rennes. Le sujet de ma thèse : concevoir des codes de traçage de traîtres pour la protection de contenus numériques — des travaux de recherche en lien direct avec l’activité d’Imatag aujourd’hui.

Qu’est-ce qui t’a donné envie d’entreprendre ?

Je souhaitais améliorer la technologie conçue pendant ma thèse sur d’autres contenus numériques — la photographie essentiellement, dont je suis passionné. Les solutions manquaient alors pour protéger le droit d’auteur dans ce domaine : avec le déploiement d’Internet et les réseaux sociaux, les copies ou réutilisations diverses étaient difficilement traçables. C’est aussi grâce à mon encadrant de thèse Gaëtan Le Guelvouit et aux travaux de recherche de Teddy Furon, que je me suis lancé dans l’aventure. En 2015, nous nous sommes associés pour créer Imatag, aux côtés de Jonathan Delhumeau et Vivien Chappelier, également passés par l’INRIA de Rennes.

Que propose Imatag ?

Nous avons conçu une solution de marquage invisible des images, couplée à un outil de monitoring qui crawle le web au quotidien, à la recherche des copies. Ce tracker caché dans les pixels des visuels est robuste et fiable, y compris à la capture d’écran, à l’impression ou à la modification des contenus (forte compression et détourage notamment). Nous sommes par ailleurs en capacité de contrôler 100 millions d’images du web par jour — soit l’équivalent du nombre de photos publiées quotidiennement sur Instagram.

Nous travaillons essentiellement à l’international, avec des agences de presse et de photographie qui sont notre cœur de cible historique. Ceci étant dit, nous savons répondre aux besoins spécifiques des entreprises, par exemple dans la protection de documents confidentiels et visuels de produits sous embargo. Sur les 20 collaborateurs d’Imatag, 4 sont consacrés à la R&D, pour rester à la pointe de la technologie. 

À quel stade de développement Le Poool t’a donné un coup de pouce ? En quoi cela t’a permis d’accélérer ton business ?

C’est au moment de l’amorçage que nous avons été guidés par Rennes Atalante, aujourd’hui Le Poool. Pendant 18 mois, Imatag a été incubé au sein d’Emergys, et soutenu par l’INRIA de Rennes. Car il nous fallait concevoir un produit en phase avec les attentes du marché, et rechercher des financements. Cet accompagnement nous a permis de construire des fondations dans notre projet d’entreprise, solides et pérennes.

Pourquoi avoir choisi Rennes pour t’installer ?

Nous étions tous Rennais, et nous souhaitions rester à Rennes. Ce choix n’était pas l’évidence même en 2015, car de nombreux conseils nous recommandaient de nous installer à Paris pour nous développer. La qualité de vie, le vivier de potentiels et l’attractivité du territoire ont été autant d’arguments en notre faveur — et nous sommes heureux de contribuer au dynamisme de la métropole.

L’actu du moment pour Imatag ?

Ces derniers mois, nous avons travaillé sur un rapport d’études dédié aux risques, coûts et conséquences des fuites de données visuelles liées aux lancements de produits, à partir des retours d’expériences de 150 grandes entreprises tous secteurs confondus. Ce rapport sera partagé prochainement sur notre site et nos réseaux sociaux. Nous comptons sur cette publication pour sensibiliser les entreprises sur ce sujet, totalement ignoré jusqu’ici.

Que signifie l’innovation vertueuse pour Imatag et quelles sont vos actions en ce sens ?

Pour nous, c’est tout d’abord défendre le droit d’auteur et protéger, sourcer l’information — nous travaillons depuis peu sur les textes et les fake news. 

C’est aussi éviter de réinventer la roue, lorsque des applications ou des programmes ont déjà été développés. Cette démarche a un impact environnemental non négligeable, car redéployer ces solutions logicielles nécessite, entre autres, des capacités de calcul. Et des ressources humaines. De la même manière, nous partageons nos travaux pour mutualiser nos recherches avec d’autres acteurs. 

Enfin, quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui veut se lancer ?

Choisissez des personnes plus expertes que vous sur les tâches à déléguer lorsque vous recrutez. C’est, je crois, la clé de l’évolution saine d’une jeune entreprise.

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