À la découverte d’Ostrea, une entreprise bretonne qui transforme les déchets conchylicoles en matériaux bas carbone et made in France. Camille Callennec, son CEO, voit grand pour l’avenir.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis CEO et cofondateur d’Ostrea, une entreprise créée en 2022 avec Tanguy Blévin, Théo Joy et Maxime Roux. Après des études en développement international au sein de la London School of Economy, j’ai fait la connaissance de Maxime au siège de Google en Irlande lorsque nous y étions employés tous les deux. Il y a quelques années, nous avons eu la chance de rencontrer des ostréiculteurs bretons à Riec-sur-Bélon, dans le Finistère sud. À ce moment-là, nous avons découvert que les coquilles issues de l’exploitation ne sont pas recyclées et finissent enfouies sous terre.
Qu’est-ce qui t’a donné envie d’entreprendre ?
Je pense qu’il y a deux éléments qui m’ont poussé à entreprendre. D’abord, je souhaitais m’engager au sens large afin de vivre une expérience unique, en créant ma propre société. Ensuite, et c’est un point important, j’avais ce désir d’associer mes passions à mon métier.
Que propose Ostrea ?
Ostrea est une entreprise pionnière dans la création de matériaux haute performance à base de bio-minéraux. Notre mission : recycler les déchets conchylicoles pour l’aménagement de plans de travail ou encore de revêtement des sols. L’avantage de notre produit est qu’il est aussi solide que la pierre. De plus, notre procédé de fabrication n’utilise pas de résidus polluants.
Aujourd’hui, nos matériaux rencontrent un franc succès, et les commandes via notre site internet ne cessent d’affluer. Dans le même temps, nous collaborons avec de grands groupes, tels que la marbrerie Pythagore, Vinci ou encore Saint-Gobain. Par notre démarche, nous répondons aux besoins des consommateurs, tout en continuant nos recherches pour améliorer nos produits. Ostrea compte aujourd’hui 17 collaborateurs.
À quel stade de développement Le Poool t’a donné un coup de pouce ? En quoi cela t’a permis d’accélérer ton business ?
Le Poool nous a été d’une grande utilité. Il nous a fait gagner en visibilité. De plus, il nous a donné la possibilité de rencontrer de nombreux investisseurs locaux et business angels. Enfin, il nous a prêté main forte afin de réaliser un état des lieux de la santé de l’entreprise, pour assurer notre pérennité sur le long terme.
Pourquoi avoir choisi Rennes pour t’installer ?
Comme notre structure est à vocation industrielle, nous avons ce souci de produire de façon efficace. Dans cette logique, nous avions ce besoin d’être proches de la ressource présente en bord de mer, pour nous inscrire dans une démarche d’économie circulaire.
L’actu du moment pour Ostrea ?
Nous cherchons de nouveaux locaux d’ici la rentrée pour répondre à un nombre de commandes toujours plus important. Actuellement, nous travaillons à développer notre système de production, qui devrait nous permettre de multiplier notre volume par 40. C’est d’ailleurs dans cette optique que je gère une levée de fond.
Que signifie l’innovation vertueuse pour Ostrea et quelles sont vos actions en ce sens ?
À mon sens, l’innovation vertueuse consiste à replacer au centre de la réflexion le respect de la planète. Aujourd’hui, je vois que les projets industriels tiennent davantage en considération les ressources, contrairement à ce qui se faisait auparavant. Pour les entreprises, et pour nous, la prise en compte de l’environnement est devenue une priorité. C’est seulement dans un second temps que l’on en vient à rendre le produit pratique aux consommateurs.
Enfin, quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui veut se lancer ?
La première esquisse n’est pas forcément représentative de son évolution. Pour moi, le plus important est de savoir se lancer. C’est une fois le projet en route qu’il est amené à muter. Même si la première version n’est pas aboutie, c’est avec de l’énergie et du temps qu’on arrive à un produit qui a du sens.