Saint-Malo, le 10 février 2025 – Le Poool x La French Tech Rennes St-Malo annonce le lancement d’une phase d’expérimentation du produit filtrant de BIOHAP, jeune entreprise innovante qui travaille sur des solutions qui permettent d’atténuer la pression de l’Homme sur les écosystèmes.
Leur premier produit développé s’attaque au traitement des eaux usées et vise en particulier à éliminer les polluants métalliques, le cuivre et le zinc étant les deux micropolluants les plus fréquemment retrouvés en sortie de stations d’épuration urbaines. Leur solution sera testée jusqu’en novembre 2025 par les agents de la Direction de l’assainissement de Rennes Métropole.
Cette expérimentation est soutenue par le programme du LAB Rennes Saint-Malo, porté par Le Poool x La French Tech Rennes St-Malo, avec Rennes Métropole et Saint-Malo Agglomération, qui permet aux entreprises qui ont un impact positif sur la société de confronter leur solution pour la première fois à leur public.
| Zoom sur la solution de BIOHAP Selon l’Unesco, chaque seconde dans le monde, 12 700 kilos de polluants sont déversés dans les mers par les industries. À cela s’ajoutent les activités domestiques, comme les eaux usées issues des toilettes, des douches, des produits d’entretien ou des cosmétiques, qui contribuent elles aussi à la pollution des eaux. De nombreux traitements actuels se révèlent efficaces contre les micropolluants organiques (pesticides, résidus médicamenteux, hormones, hydrocarbures), en revanche, peu adressent efficacement les métaux, qui sont les polluants les plus répandus dans les rejets industriels. Ces derniers, bien plus petits et non dégradables, sont plus complexes à adresser et échappent encore à de nombreuses techniques de traitement. La plupart du temps, les solutions proposées restent trop coûteuses pour les démocratiser. Le média filtrant développé par BIOHAP se présente sous forme de granulés et permet justement de traiter ces polluants métalliques. La mise en œuvre se fait par l’intermédiaire de bonbonnes filtrantes, des sortes de carafes Brita géantes. L’eau, au contact des granulés, se décharge de ses métaux et ressort de la bonbonne purifiée. |
Les objectifs de l’expérimentation
Cette expérimentation sera l’opportunité de mesurer l’impact de la solution sur le traitement d’eaux usées urbaines, là où les expérimentations actuelles de BIOHAP sont exclusivement menées pour des rejets industriels. Plus précisément, ces essais permettent de participer à l’atteinte du bon état chimique et écologique des cours d’eau.
A savoir : pour que les cours d’eau atteignent un « bon état chimique » et ne représentent pas de risques pour la santé humaine ou l’environnement, il y a des Normes de Qualité Environnementales (NQE) à ne pas excéder. L’objectif principal de cette expérimentation sera donc de garantir le maintien des NQE dans le temps, notamment pour des polluants comme le zinc et le cuivre, encore mal maîtrisés à ce jour.
Les étapes de l’expérimentation
Dans un premier temps, la faisabilité et le dimensionnement du pilote s’effectueront en laboratoire sur la base d’un échantillon de 5L. L’eau passera par une colonne garnie de granulés et des tests seront faits sur plusieurs formulations de granulés.
Ensuite, l’expérimentation consistera à installer une bonbonne filtrante pour évaluer l’efficacité du produit sur l’eau usée urbaine dans la station d’épuration. L’échantillon d’eau usée circulera à travers une petite cartouche remplie de granulés innovants. Des prélèvements seront effectués avant et après traitement pour quantifier l’abattement des polluants métalliques, pendant 6 mois, de manière bi-hebdomadaire puis hebdomadaire.
Il faut savoir qu’aujourd’hui, il n’existe pas de granulés similaires à ceux proposés par BIOHAP sur le marché. Le procédé de fabrication, tout comme le produit fini, a fait l’objet d’un dépôt de brevet en avril 2024. Tout a été conçu dans une démarche d’écoconception : la matière première utilisée est à la fois locale, abondante et économique, tandis que les intrants employés se distinguent par leur durabilité et leur faible coût. Le processus de fabrication, quant à lui, se révèle peu énergivore, peu onéreux et adapté à une production à grande échelle.
La Direction de l’assainissement de Rennes Métropole, un partenaire clé de l’expérimentation
Cette direction assure la collecte et le traitement des eaux usées avant leur rejet au milieu naturel, dans l’objectif de protéger les cours d’eau tout en participant à la transition écologique. Son patrimoine est constitué de 1 522 km de réseaux gravitaires et de 25 stations d’épuration. Sa participation à cette expérimentation s’inscrit dans sa volonté de soutenir et de développer une technologie permettant de limiter l’impact des rejets des stations d’épuration en vue d’atteindre le bon état écologique des cours d’eau récepteurs.
Pour que l’expérimentation soit la plus impactante possible, Le Poool x La French Tech Rennes St-Malo accompagne BIOHAP sur les volets méthodologique, juridique et financier. Une aide de 31 000€ en avance remboursable a été accordée à l’entreprise par le Fonds d’Expérimentation du LAB Rennes St-Malo pour l’aider à la mise en œuvre de son projet.
Rendez-vous en décembre 2025 pour suivre les résultats ! Si l’expérimentation s’avère concluante, ce sont potentiellement 22000 Stations de Traitement des Eaux Usées (STEU) sur le territoire français qui pourraient être intéressées.