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Les belles histoires : Acklio avec Alexander Pelov (CEO)

04 juin 2020

C’est une startup que nous avons vu naître et qui joue aujourd’hui dans la cour des grands ! Acklio vient de souffler ses quatre bougies et de lever 2 millions d’euros pour accélérer la commercialisation de sa solution — une suite logicielle innovante qui facilite les déploiements de l’Internet des Objets (IoT). Prenons de ses nouvelles avec son CEO, Alexander Pelov.
Acklio consacre tous ses efforts à la technologie SCHC — prononcez « chic » (Static Context Header Compression). Cette technologie relève le défi de rendre les réseaux de l’IoT interopérables avec les technologies de l’internet « classique ». Après trois ans de travaux en R&D, l’heure est à la concrétisation. De ses débuts à la standardisation, Alexander Pelov raconte.


Les belles histoires : Acklio avec Alexander Pelov (CEO)Alexander, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Bulgare d’origine, j’ai posé mes valises dans l’Est de la France pour mes études, à l’université de Strasbourg plus précisément. Avant de fonder Acklio, je suis passé à l’Ouest et j’ai démarré ma carrière comme enseignant chercheur en Bretagne. En fil rouge, je me suis toujours focalisé sur les technologies et les réseaux de communication, avec une dominante axée sur les réseaux énergétiques.
Je suis également co-chair du groupe de travail LPWAN au sein de l’Internet Engineering Task Force (IETF). Cette entité, qui réunit 200 entreprises et acteurs académiques, définit et accrédite l’ensemble des technologies liées à internet. Mon rôle est de piloter la standardisation des réseaux de télécommunication longue portée (la technologie LPWAN en jargon technique) par rapport à l’IoT.


Qu’est-ce qui t’a donné envie d’entreprendre ?

En 2015, dans une démarche d‘expérimentation terrain des recherches que nous menions alors avec Laurent Toutain au sein de l’IMT Atlantique, nous avons contribué à un projet collaboratif avec Rennes Métropole et plusieurs startups et PME rennaises — Kerlink, Energiency, Wi6Labs et Citizen Data (aujourd’hui SenX). L’objectif de ce projet appelé « Open Energy Data » était de capter et de cartographier la consommation énergétique des habitants de la ville. Cette expérience nous a permis de valider nos résultats de recherche en architecture réseau. 
Travailler avec ce consortium a été une immense opportunité. C’est aussi durant ce projet que nous avons expérimenté les premières idées pour déployer la solution SCHC. D’où l’envie de contribuer au marché de l’IoT, déjà émergent à l’époque.

Que propose Acklio ?

Les belles histoires : Acklio avec Alexander Pelov (CEO)Acklio est une société deep tech (qui cible un public de niche, au cœur de l’innovation, NDLR) que j’ai co-fondée avec Laurent Toutain, enseignant chercheur à l’IMT Atlantique. Nous avons développé une technologie qui permet d’utiliser les mêmes modes de communication que ceux qui régissent l’internet, sur les réseaux de l’IoT — réputés pour être très contraints. Cette solution s’appelle SCHC. Elle est devenue officiellement un standard international par l’IETF au mois d’avril. 
La mise en œuvre de SCHC s’accompagne d’une boîte à outils logicielle que nous avons développée à destination des fabricants d’objets, des opérateurs de réseaux ou encore des intégrateurs de solutions.

À quel stade de développement le Poool t’a-t-il donné un coup de pouce ?

Le projet a démarré avec une incubation et un accompagnement par l’IMT Atlantique. Par la suite, nous avons rejoint l’ex-Rennes Atalante, aujourd’hui le Poool. J’étais enseignant chercheur, et pas encore chef d’entreprise : j’ai dû apprendre à entreprendre. Création de structure, rédaction de statuts, comptabilité, partage d’expérience au sein du réseau… C’est sur ces volets que le Poool m’a beaucoup accompagné. 
En parallèle, notre projet a été nommé lauréat du concours i-Lab de Bpifrance. Grâce à ce coup de pouce, Laurent et moi avons pu suivre une formation pour être initiés à l’entrepreneuriat. Et Acklio a vu le jour !

Pourquoi avoir choisi Rennes pour t’installer ?

En France comme en Europe, Rennes est une ville qui rayonne pour les compétences qu’elle concentre dans le domaine des télécommunications. Les opportunités de partenariats sur place sont nombreuses — avec de grands groupes tels qu’Orange, mais également de plus petites entreprises tout aussi prometteuses.
D’ailleurs, Rennes exalte un maillage d’entreprises innovantes, qui offrent de belles trajectoires à l’international et qui restent ouvertes aux échanges. Les plus jeunes entrepreneurs ont tout à apprendre de ces succès !
J’ajouterais que la capitale bretonne est un vivier de talents, notamment pour des profils d’ingénieurs télécom et de développeurs de très bon niveau. C’est un réel atout pour assurer le développement d’Acklio en fédérant des compétences clés.

L’actu du moment pour Acklio ?

Nous avons communiqué sur une levée de fonds de 2 millions d’euros à la fin de l’année dernière, destinée à renforcer l’équipe technique et à accélérer notre développement commercial. La dernière grande nouvelle est la standardisation de la technologie SCHC sur laquelle nous axons l’essentiel de nos efforts de R&D depuis plus de 4 ans. La publication de ce standard est une prescription forte pour l’adoption de nos solutions par les acteurs de l’IoT. 

Quels conseils donnerais-tu aux aspirants entrepreneurs ?

Entourez-vous et n’hésitez pas à demander conseil à des entrepreneurs expérimentés. Rennes accueille beaucoup d’entreprises aux trajectoires impressionnantes. Leurs fondateurs sont souvent très accessibles et seront de bon conseil à chaque étape de votre aventure entrepreneuriale.

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