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Success story : Wi6Labs avec Ulrich Rousseau (CEO)

07 décembre 2020

Après Hassan Triqui pour Secure-IC, ou encore Erwan Gasc pour AVIWEST, nous poursuivons cette série de « success stories » avec Ulrich Rousseau, CEO de Wi6Labs. À noter qu’Ulrich nous a fait le plaisir de participer à la Matinale dédiée à la smart city — le 10 décembre, à l’heure du petit déjeuner. En attendant, voici son histoire et son parcours d’entrepreneur.

Success story : Wi6Labs avec Ulrich Rousseau (CEO)
Ulrich Rousseau, CEO de Wi6Labs

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

J’ai 45 ans, et je suis ingénieur de formation. J’ai travaillé pendant 15 ans dans le monde des télécoms mobiles, dont 10 sur le territoire rennais. J’ai fondé Wi6Labs il y a six ans avec Jérémy Ardouin et Ludovic Charpentier, mes associés.

Qu’est-ce qui t’a donné envie d’entreprendre ?

Disons que j’ai changé de perspective : le salariat devenait risqué ! En 2004, alors qu’un premier plan social sévissait dans mon entreprise, j’ai choisi de rester salarié. D’autres avaient opté pour l’entrepreneuriat, comme William Gouesbet de Kerlink. Je pensais qu’ils allaient se planter. Dix ans et trois plans sociaux plus tard, j’ai pu constater que j’avais tort.
En parallèle, l’industrie des télécoms telle que nous la connaissions était sur le déclin, avec la fin de certains acteurs historiques et l’arrivée de l’internet des objets.
J’avais des idées, nous avions des compétences techniques et un véritable savoir-faire. C’était le moment idéal pour créer Wi6Labs. L’histoire nous racontera plus tard que nous avions une approche d’ingénieurs : il nous aura fallu deux ans pour affiner notre offre et trouver notre marché !

Que propose Wi6Labs ?

Nous sommes des intégrateurs de systèmes IoT. En d’autres termes, nous sommes des plombiers de l’internet des objets : nous connectons des personnes à cette technologie, pour délivrer les bons indicateurs aux bons interlocuteurs et au bon moment. Nous nous positionnons sur deux verticaux : l’industrie et la smart city, avec une dominante liée à la gestion de l’eau et de l’énergie, mais aussi des déchets et des parkings. Aujourd’hui, nous avons déployé plus de 100 réseaux dans le monde. Le plus important est à Rennes Métropole, avec 800 kilomètres carrés couverts. Nous déployons des réseaux LoRaWAN et nous nous appuyons sur un large écosystème de partenaires.
À titre d’exemple, nous utilisons notre réseau pour mesurer le taux de remplissage de 4 000 poubelles collectives, équipées de capteurs. Les données sont recueillies quatre fois par jour, pour optimiser le trajet du camion de collecte — plutôt que de passer systématiquement chaque semaine.
Nous défendons une approche transversale, ouverte et interopérable. Car la ville actuelle fonctionne en silos : le système de gestion des déchets ne communique pas avec le système de gestion des parkings. Nous tendons à mutualiser l’infrastructure IOT pour que les capteurs déployés puissent être utilisés à la fois au transport urbain et au ramassage.
Aujourd’hui, notre équipe compte 15 personnes pour un chiffre d’affaires de 900 000 euros. Nos clients sont à 50% des collectivités locales ou des entreprises publiques, et 50% des acteurs privés.

À quel stade de développement Le Poool t’a donné un coup de pouce ? En quoi cela t’a permis d’accélérer ton business ?

À plusieurs moments, et avant même le démarrage ! Le Poool a été la première porte que nous avons poussée. Sylvain Coquet, responsable accompagnement, nous a alimentés en précieux conseils — nous étions des ingénieurs, convaincus que notre produit cartonnerait sans approche commerciale. Nous avons été accompagnés à la gestion, au marketing, aux finances, au commerce… Bref 80% de ce qui m’occupe aujourd’hui, et que je n’avais pas envisagé alors !
Plus tard, j’ai intégré l’executive MBA de Rennes School of Business grâce au Poool. Une formation qui a complètement transformé ma vision de l’entreprise et du business.
Enfin, nous avons bénéficié il y a deux ans du programme Essor. Nous nous interrogions sur la possibilité d’une levée de fond (que nous avons menée), et Le Poool nous a aidés à initier la démarche.
En définitive, je dirais le que Le Poool a toujours répondu présent pour nous faire prendre du recul aux moments clés de notre développement. Avec un regard extérieur, bienveillant et constructif.

Pourquoi avoir choisi Rennes pour t’installer ?

J’habite à Rennes depuis 20 ans, et j’ai décidé d’y rester. J’ai aussi tissé mon réseau ici. Nos partenaires sont installés en Bretagne (Kerlink à Thorigné-Fouillard, ou encore NKE à Hennebont) et nous travaillons avec l’écosystème numérique en place. Du fait de cette richesse, le recrutement de talents est plus facile qu’ailleurs.

L’actu du moment pour Wi6Labs ?

Nous lançons une nouvelle offre, baptisée Wiotys. Cette plateforme en ligne met à disposition notre savoir-faire, de bout en bout. C’est une « solution sur étagères », qui couvre l’ensemble de la chaîne de valeur, de l’expression de la demande au choix des capteurs et passerelles, à l’installation puis la mise en service, et enfin à la maintenance et à la formation. Jusqu’ici nous satisfaisions les besoins de clients avec des réponses sur-mesure. Aujourd’hui nous proposons une offre plus industrialisée — essentiellement pour des collectivités de moins de 20 000 habitants ou des petites PME du tertiaire. Avec toujours la promesse de réaliser des économies d’eau et d’énergie.

Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui veut se lancer ?

Il faut aller voir Le Poool ! Et rencontrer des experts pour partager et challenger votre projet. J’ajouterai aussi qu’il est essentiel de développer en même temps le produit à commercialiser et le portefeuille de clients. Ou le risque serait de concevoir un super produit invendable, ou de vendre une solution qui n’existe pas.
Créer sa boite est assez simple, mais la faire vivre au-delà du cap des trois premières années est une autre affaire !

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